Cette fête est de pure poésie.
La musique, les chants, la gestuelle des prêtres - porteurs de lumière - remontent loin dans le temps, aux origines de nos terreurs, de nos espoirs.
Il y a ces flammes balayant l'espace, illuminant la nuit, qui laissent des traces évanescentes de lumière.
Il y a ces chants, refrains repris par la foule, ou palpitent la terreur sacrée, le conflit de l'eau et du feu.
Il y a la reviviscence nocturne des rites - ce style social ou chaque geste importe, laisse sa marque indélébile dans l'esprit.
Le tintement métallique des coupelles, le ballet aérien des fouets touffus, l'appel rauque des conques, le tourbillon cosmique des chandeliers en feu - tout devient prière, appel et espérance indissolubles, au plus profond de la nuit - vers la lumière.
Lionel Bonhouvrier.