2009-08-05

A4. PASHUPATINATH et la LUMIERE (3.08.2009).





PASHUPATINATH et la LUMIERE




Chaque soir, sur les ghats face au Temple d'or, trois prêtres mènent la fête de la Lumière, en l'honneur de la Bagmati.
La fête débute au crépuscule, mais les gens commencent à s'installer une heure avant.


Les trois jeunes prêtres arrivent sur l'espace central, ou de nombreux objets de cérémonie sont en place.
Ils frappent dans leurs mains, la musique jaillit des hauts parleurs, le public se met à chanter.


Deux fosses latérales débordent de fidèles debout, qui chantent, crient, reprennent les refrains, font plus de bruit que tous les spectateurs réunis...


Cette fête est de pure poésie.

La musique, les chants, la gestuelle des prêtres - porteurs de lumière - remontent loin dans le temps, aux origines de nos terreurs, de nos espoirs.

Il y a ces flammes balayant l'espace, illuminant la nuit, qui laissent des traces évanescentes de lumière.

Il y a ces chants, refrains repris par la foule, ou palpitent la terreur sacrée, le conflit de l'eau et du feu.

Il y a la reviviscence nocturne des rites - ce style social ou chaque geste importe, laisse sa marque indélébile dans l'esprit.

Le tintement métallique des coupelles, le ballet aérien des fouets touffus, l'appel rauque des conques, le tourbillon cosmique des chandeliers en feu - tout devient prière, appel et espérance indissolubles, au plus profond de la nuit - vers la lumière.

Lionel Bonhouvrier.